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Etre maman

Mon enfant a deux ans et demi, mais sinon tout va bien !

Il teste les limites !

Depuis deux semaines, c’est très difficile avec mon fils de deux ans et demi. Tout ou presque est source de conflit, de négociation : pour s’habiller, pour manger, pour sortir de la maison, pour rentrer à la maison, pour se laver les mains, pour changer la couche, pour venir se brosser les dents, pour quitter la salle de bain après s’être brossé les dents, pour se coucher …bref pour tout quoi !! Ce sont des “non” à tout va et parfois même, il dit non pour dire oui ! Il répond “si si” quand on lui dit non ! Ce sont des “je ne veux pas”, des “j’ai pas envie”; et j’en passe. Épuisant !

Il est dans une phase où il teste les limites. C’est un passage normal dans le développement de l’enfant, qui vient naturellement tester le cadre parental pour se construire intérieurement. Ca va passer ! C’est une question de temps. J’ai vécu la même chose avec l’aînée.

Maintenant je le sais, je l’accepte comme tel, et j’essaie de trouver des solutions au quotidien, de tirer profit de tous les outils que j’ai appris douloureusement avec le temps, avec sa sœur aînée. Des outils qu’on pourrait résumer par l’idée de donner un cadre ferme et bienveillant autant que possible, et de mettre des sanctions quand c’est nécessaire.
Ça ne veut pas dire que c’est facile, loin de là. Naturellement, ça ne se fait pas dans la joie et la bonne humeur à chaque fois. Je crie encore, il y a des moments où j’en peux plus, où je ne suis pas dans la bienveillance. La différence, c’est que je me sens à l’aise avec tout ça.


Qu’est ce qui a changé ?
Le week-end dernier, en discutant avec mon mari des difficultés que nous rencontrons avec notre cadet, je prends conscience du chemin que j’ai parcouru. Je ne suis plus la même. Ce qui est le plus marquant pour moi en cette période, c’est de sentir, qu’intérieurement, je suis paisible, pas du tout stressée ni angoissée face à ces difficultés.
Il y a encore un an de ça, je me serais complètement remise en cause. J’aurais pensé que tout était de ma faute, que j’avais raté quelque chose dans l’éducation de mon fils ; je me serais sentie mauvaise mère, qui ne sait pas faire, qui n’est pas à la hauteur.
Tout ce qui est dans son comportement qui aurait pu me laisser dire que je n’étais pas à la hauteur, aujourd’hui je l’accepte et j’y fais face sereinement : je ne suis pas coupable des agissements de mon fils car je sais qu’il traverse une étape normale de son développement et que moi, je lui donne le meilleur de moi et je fais de mon mieux.

Je suis aussi moins hantée par toutes les injonctions de la parentalité positive et bienveillante poussées à l’extrême, ces injonctions qui commandent de ne pas laisser pleurer son enfant sous peine de provoquer trop de stress en lui, de ne pas poser de sanctions parce que ça serait lui faire violence, que si par malheur tu lui cries dessus, tu grilles son cerveau…injonctions qui te font parfois perdre confiance en toi au moindre faux pas (vraiment faux pas ?), quand tu n’arrives plus à être (désespérément) cette maman calme et douce tout le temps. Je ne rejette pas les fondements de la parentalité positive, loin de là. C’est une approche très respectueuse de l’enfant, qui m’a beaucoup apporté, mais mal comprise, elle peut nous faire oublier la bienveillance envers nous-mêmes, parents, notre bon sens et à négliger l’importance de poser un cadre ferme essentiel à la construction de l’enfant en devenir.


Pourquoi je réagis différemment aujourd’hui ?
Je me sens mieux, car j’ai entrepris un travail profond sur moi pour comprendre les origines de mon anxiété et de ma tendance au perfectionnisme. Cela m’a amenée à changer de regard et à apprendre à gérer mes émotions (nos émotions naissent avant tout de nos angoisses, il fallait que je comprenne ça).
Aussi, j’entretiens un travail d’acceptation et de lâcher prise en vivifiant ma spiritualité. Je continue également de faire la paix avec mon histoire familiale.

Avec mon mari, on a rééquilibré certains aspects de notre quotidien, on a fait des choix conscients en délaissant certains de nos projets irréalistes. On a également participé à des ateliers de parentalité avec d’autres mamans et papas. Ce qui nous a permis d’avoir une réflexion critique sur notre posture de parents, de relativiser nos difficultés en prenant conscience qu’on n’était pas les seuls et enfin d’acquérir de vrais outils pour gérer les crises au quotidien

Par la suite, certaines lectures m’ont aidée à mettre de l’ordre dans tout ça, à relativiser davantage et à être indulgente avec moi-même.


Concrètement, que faire face aux crises de nos bambins ?
J’utilise plusieurs outils pour apaiser les situations dont certains sont issus de l’éducation positive mais pas que. Par exemple, quand mon fils s’oppose à une demande, je lui donne des choix limités, je le laisse faire seul quand je sais qu’il peut le faire, et quand Il ne peut pas, je le laisse faire son expérience s’il insiste, puis je lui propose mon aide s’il la veut bien. De lui-même, il commence à dire “c’est difficile, aidez-nous” (il est en pleine explosion du langage mais les accords, c’est pas encore ça !).

J’essaye également de mettre des mots sur ce qu’il ressent, sur ses émotions et maintenant j’ai droit à « chui en colère moi aussi” (en faisant une tête “regarde je fronce bien les sourcils” !). Mais il sait aussi dire parfois « maman je suis fatigué, j’ai faim ». Il prend conscience de son état.

Je l’isole au salon sur le canapé pour qu’il se calme, quand il a un comportement inacceptable à table comme crier ou taper sur la table avec sa cuillère. 

Aussi, j’essaie de le renforcer positivement et de l’encourager quand il a un beau comportement (comme faire des bisous et des câlins à sa sœur au lieu de la taper et la griffer, ou quand il dit “siteuplè” et merci mama !). Quelle joie quand je vois mes deux enfants se faire un câlin, se soucier l’un pour l’autre ! El hamdoulillah, c’est une énorme satisfaction. C’est beau et précieux, même si après 5 min d’amour, j’entends « mama il m’a tapée » ! C’est la vie quoi !

Et bien d’autres outils. 


Dire aussi quand ça va bien

Je me surprends donc à me sentir confiante, compétente dans mon rôle de maman. Je me sens détendue et apaisée face à ces défis quotidiens. Tout ne dépend pas que du parent. Il y a l’âge de l’enfant à prendre en compte et son caractère aussi. 

Si je partage tout ça avec vous, c’est pour témoigner quand les choses vont bien aussi dans la maternité, et pas seulement quand ça ne va pas. En faisant cela, je mesure aussi le chemin parcouru et je remercie Dieu qui, dans Sa Bienveillance, m’a permis d’en arriver là, en me guidant vers les bonnes personnes et les bonnes lectures, des rencontres qui ont été déterminantes sur ma route. El Hamdoulillah.

Et je souhaite cette évolution à toutes les mamans qui pourraient se reconnaître dans l’état dont je me trouvais il n’y a pas si longtemps que ça.

Najat AH

Maman de deux enfants (une fille de 4 ans et demi et un garçon de deux ans), Najat est expatriée aux Pays-bas depuis quelques mois. Ayant mis entre parenthèses sa profession, elle prend plaisir actuellement à s’investir dans le lancement du blog "des mamans musulmanes racontent".

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2 commentaires

  1. Flora a dit :

    MachAllah chère Najat, avec ma deuxième fille qui a 2 an et 9 mois et qui est exactement dans cette période ton article m’a réconfortée : ça va passer inchAllah. Je trouve aussi que la démarche parentalité positive est parfois culpabilisant au possible et pas très adaptée à nos vies si on est seule face aux enfants par ex ! Parfois on veut réformer qqch (les formes ancinnes de sévérité) mais on s’engouffre dans un autre excès subhanAllah ! El hamdoulillah, ça aide bcp de savoir que c’est normal et que cela va passer inchAllah:)

  2. Najat a dit :

    El hamdoulillah, contente que la lecture de l’article t’ait fait du bien ! Oui les excès, les extrêmes, c’est pas bon ! On peut vite désespérer face à toutes les injonctions à la positive attitude ! Il est vraiment essentiel de se faire confiance, écouter son instinct- son bon sens, tout en gardant un esprit critique sur ce que l’on fait et ce qui se fait ailleurs.

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