Être maman demande de la disponibilité physique et psychique…
L’enfant ne cesse de convoquer cette disponibilité et c’est parfois difficile d’y répondre. Difficile d’y répondre car nous pouvons être pris par nos préoccupations d’adulte, penser à nos soucis du lendemain, à notre organisation… Le cerveau s’arrête rarement. L’enfant, lui, vit dans le moment présent, il le vit à fond. Il nous ramène toujours à l’instant T, nous tire parfois et nous rattrape. Il est aussi une éponge émotionnelle, il capte nos émotions, toutes nos émotions. Par le comportement de mon enfant, je me suis souvent aperçue que j’étais stressée ou tendue. La disponibilité qu’il réclame, je n’arrive pas toujours à la lui offrir. Pourtant, quand je la lui offre ça se passe mieux, il a sa dose et peut repartir jouer. Il a parfois besoin que j’initie son jeu, que je l’aide à s’inventer des histoires, que je le porte, que je l’écoute. J’ai parfois l’énergie pour le faire, parfois non.
Éduquer et s’éduquer
Avoir un enfant à ses côtés est un véritable moyen de s’éduquer. Cet enfant qui vit à nos côtés nous montre nos forces et nos limites, des limites qu’il va souvent aller chercher très loin. On ne peut pas faire semblant avec notre enfant. Chacun a ses propres défis et combats. Mon plus grand défi en tant que maman est de parvenir à lâcher prise. Lâcher prise sur des choses du quotidien par exemple (le ménage, le linge, etc.), prendre de la distance aussi sur des règles que l’on instaure qui peuvent s’avérer trop rigides ou enfermantes pour l’enfant.
L’enfant a certes besoin de se sentir aimé, écouté, estimé pour grandir. Mais en tant que parent il est difficile d’être toujours disponible et à l’écoute de notre enfant. En être conscient c’est déjà bien.
L’enfant grandit et apprend à différer ses besoins
Plus l’enfant grandit, plus il pourra patienter et différer ses besoins, notamment d’attention. À nous, parents, de lui parler, de lui expliquer. Bien sûr, la variable de l’âge est indéniable. Un nourrisson ne peut patienter longtemps face à sa faim. Ses besoins, il les exprime en pleurant, un pleur désagréable qui est pour lui un moyen de survie. Il appelle pour qu’on lui réponde. On peut se sentir parfois démuni face à ses pleurs. On ne comprend pas toujours ce qu’il veut nous dire. D’où l’importance d’être entourée et soutenue.
Au fil du temps, notre disponibilité est convoquée différemment par notre enfant. Il est normal de ne pas réussir à être pleinement disponible tout le temps. Des stratégies peuvent être mises en place pour aider notre enfant et nous même. Par exemple, en lui disant simplement que nous sommes fatiguées. Ça peut être aussi lui dire je termine ceci et après je joue avec toi ou te raconte une histoire ou…
Par moment, c’est trop difficile pour l’enfant d’attendre. Le soir par exemple, mon enfant fatigué a besoin d’être porté, cajolé et il ne sait pas encore toujours exprimer ce besoin. Il peut avoir tendance à tester toutes les limites pour attirer mon attention. Si je lui propose un câlin, une histoire, ça désamorce souvent une crise en devenir.
Mon enfant passe sa journée en collectivité, il doit s’adapter, attendre, il est avec des adultes qui ne peuvent être pleinement disponibles pour lui. Le soir, il est normal qu’il ait besoin que l’on se tourne vers lui, qu’on s’occupe vraiment de lui.
Nous ne serons jamais parfaits
Dieu ne nous demande pas d’être parfaits, nous ne le serons jamais. Par contre, Il nous demande de faire l’effort et de s’éduquer. Nous avons le droit de nous tromper avec notre enfant. Reconnaître ses torts, lui demander pardon lorsque l’on a eu une réaction injuste l’éduque aussi. Ca l’éduque à comprendre que lui aussi peut se tromper, peut avoir des réactions inappropriées, et peut demander pardon.
Je crois que le plus important est de créer un climat de confiance avec notre enfant, un espace de communication. Lorsque les choses débordent, on peut respirer, s’isoler un moment, et revenir vers notre enfant pour mettre des mots sur ce qui s’est passé. On met des mots et on passe à autre chose. L’enfant passe beaucoup plus vite que nous à autre chose. Il aura besoin aussi d’être rassuré sur le fait que ça ne change rien à l’amour qu’on lui porte.
La parole qui aide
Mon enfant a aujourd’hui 3 ans et c’est vrai que depuis qu’il sait parler ça a facilité les choses. Je l’aide à exprimer ses émotions. Le soir, quand la fatigue est là en rentrant du travail et lui de la crèche, je lui parle, lui pose des questions, lui fait “raconter” sa journée, ça m’aide à être présente pour lui en arrêtant de penser au travail et lui prend plaisir à dire. Je pense que chacun peut trouver ce qui fonctionne pour son enfant et lui. Et surtout ce qui m’aide à me rendre disponible c’est me dire que bientôt il sera couché et dormira (enfin je l’espère profondément) et ainsi j’aurai du temps pour moi.
La disponibilité que l’on peut offrir n’est jamais vraiment la même. Elle dépend tellement de notre état intérieur. Un comportement « inapproprié » de notre enfant peut souvent être interprété comme suit : “Maman, s’il te plaît, j’ai besoin de toi, j’ai besoin que tu sois pleinement disponible pour moi”.
Parfois on y arrivera, parfois on n’y arrivera pas, ce n’est pas linéaire et c’est humain. Se poser la question et être conscient du besoin d’attention de notre enfant est déjà un grand pas.