Etre maman

De la grossesse à l’accouchement : que d’émotions !

Seule face à mes émotions 

Par la grâce de Dieu, je suis maman de trois enfants. Ma troisième a 8 mois, disons que sa naissance est un peu récente. C’est pourquoi je m’autorise à écrire sur le sujet maintenant, avant que les souvenirs ne disparaissent. Heureusement d’ailleurs que l’on oublie, sinon j’aurais été maman d’un enfant unique (Selon la volonté Divine) !

Durant mes grossesses, j’avais observé que le personnel médical apportait un suivi assez pragmatique (écouter le cœur du bébé, prise de la tension,…). Effectivement, tous ces aspects ont leur importance, mais disons que le suivi au niveau psycho-émotionnel était peu présent. J’avais l’impression qu’à chaque consultation, je venais seulement pour que la sage-femme complète le dossier de suivi en fonction des normes. 

J’ai le souvenir, durant ma première grossesse (où je faisais tous mes examens en maternité), que la gynécologue obstétricienne me demandait à chaque consultation : « comment ça va ? » , je répondais : « ça va ! » et elle notait dans mon dossier : « ça va » et puis c’est tout ! On passait tout de suite à l’examen gynécologique. J’avais l’impression qu’il fallait avoir un problème pour discuter de la manière dont je ressentais et vivais les choses. Et puis tout doucement, je me suis faite à l’idée qu’il fallait vivre les émotions exclusivement avec soi-même. Cela n’intéressait pas le corps médical.

Le problème c’est que dans la réalité, j’étais vraiment face à mes émotions qui, par moment, prenaient tellement d’ampleur qu’elles s’exprimaient à des moments inappropriés où moi-même je ne me reconnaissais pas. Que ce soit dans le comportement avec mes enfants (peu de patience, plus l’envie de jouer, ne plus supporter de câlins, etc.), avec mon mari ou même avec les gens extérieurs ( il m’arrivait de m’énerver auprès du conducteur de bus impatient qui ne respectait pas mon état de vulnérabilité). J’ai fini par comprendre que mon état de grossesse m’imposait un certain lâcher-prise au sein duquel j’autorisais l’expression de mes émotions.

 

Fin de grossesse, cocotte minute à émotions !

Et puis il y a le fameux dernier trimestre, où j’avais l’impression d’être une cocotte minute à émotions. Particulièrement avec ma petite troisième pour qui les circonstances étaient particulières waliLahi lhamd (louanges à Allah)

Tout d’abord, cette fin de grossesse et l’accouchement, je les ai vécus avec un sentiment  de solitude loin de ma famille, de ma belle-famille et de la communauté. Mais el hamdliLah j’étais quand même bien entourée par des êtres humains avec des belles valeurs masha Allah

S’ajoute à cela une semaine de contractions précoces où je me suis retrouvée alitée et angoissée à l’idée d’accoucher prématurément. Surtout que la maternité qui prend en charge les grands prématurés est à une heure de chez moi… J’imaginais déjà la gestion avec les deux grands et mon mari qui travaillait. Ces moments-là étaient stressants, mais ils m’ont été très bénéfiques puisque compte tenu de mon alitement, les parents de l’école de mes enfants se sont occupés des allées et venues de ces derniers et par conséquent, j’avais du temps pour moi ! Du temps pour me reconnecter à Dieu al hamdliLah, L’invoquer et implorer Son secours par rapport à ma situation. Cela m’avait fait beaucoup de bien al hamdliLah

Ensuite, se sont poursuivis les différents rendez-vous médicaux avec leur lot de stress. Ce fut un véritable défi : entre manque de sommeil, ventre lourd et encombrant, vessie incommodante (et oui on devient grand-mère !)… J’avais toujours peur d’arriver en retard.

Et pour couronner le tout, à 8 mois, on m’informe lors d’une consultation que mon bébé a changé de position : il s’était mis en position transverse. Et me revoilà avec un coup d’adrénaline à courir dans tous les sens pour trouver des solutions. Ce fut très éprouvant ! WaliLah lhamd (Louanges à Allah), malgré ces péripéties constructives, la leçon que j’ai retenue c’est que, même si le système médical est limité dans l’accompagnement émotionnel de la femme enceinte, Dieu est toujours présent et Il est le meilleur Confident. Celui qui répond à nos besoins. Et Ses plans sont parfaits. 

Et oui, j’étais peut être seule mais Il m’a apporté de l’aide là où je ne m’y attendais pas et surtout Sa présence m’apaisait al hamdliLah.

Par Sa grâce, Allah a mis les bonnes personnes sur mon chemin, une séance d’acupuncture apaisante, un accompagnement émotionnel et beaucoup d’invocations ont été la cause pour que ma petite puce remette sa tête en bas. Quel soulagement, j’étais pleine de gratitude… al hamdliLah.

 

Cerise sur le gâteau : l’accouchement et le Covid.

Plus de contractions, bébé a bien la tête en bas, c’est bon tout est au point pour accoucher sereinement, enfin selon moi…

Une semaine avant que j’accouche, mon aînée est cas contact à l’école, et quelques jours après, elle est positive. Je prends mes précautions, masque, gel, etc. Sans en faire trop non plus car il fallait quand même vivre ensemble. Ma fille n’a presque pas de symptômes al hamdliLah. Ensuite 48h avant que j’accouche, c’est au tour de mon mari : il est positif. Le jour J arrive : je suis à la maternité, on m’examine, le travail a bien commencé. On nous fait faire les tests Covid, mon mari (asymptomatique à ce moment-là) est toujours positif et moi al hamdliLah, je suis négative. On nous explique que le papa peut rester uniquement pour la naissance, ensuite il ne revient plus.

Bizarrement, cet épisode Covid m’avait moins affectée émotionnellement que ma fin de grossesse; c’est comme si Dieu m’avait préparée à l’acceptation de Ses plans dont celui du Covid.

Cependant, au moment de l’entrée en salle de naissance, la sage-femme me demande de bien mettre mon masque sur mon nez, alors que j’espérais qu’elle me dise de l’enlever pour que je puisse bien respirer (car c’était le seul moyen que j’avais pour mieux gérer mes contractions sans péridurale). Alors là, j’avais trouvé ça inhumain, je me suis emportée en lui disant : « un peu d’humanité s’il vous plaît ! Cela fait une semaine que je suis entourée de cas Covid à la maison, vous m’avez fait faire le test, je suis négative, alors je suis désolée mais ce masque j’en ai assez , je ne le mettrai pas ! ». La sage-femme n’a pas rétorqué et m’a laissée faire.

Et al hamdliLah, s’en est suivi un accouchement physiologique comme je le souhaitais. 

Allahou akbar, quelle belle expérience pleine d’enseignements !

Oum Yassir

Maman de 3 enfants, toujours à la recherche de sa mission de vie, Oum Yassir est passionnée par le sport, l’art oriental et les médecines alternatives. Elle s’intéresse aussi à la psychologie et à la spiritualité. Et elle aime partager ses expériences pour en faire profiter les autres.

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