Etre maman

Devenir mère, entre fantasme et réalité

Je suis la maman d’une jeune fille de 13 ans. Mon parcours dans la parentalité positive a commencé il y a quelques années déjà. C’était à un moment charnière de ma vie de maman où j’ai enfin pu réaliser (« conscientiser ») et accepter de voir que quelque chose n’allait pas dans ma façon d’être avec ma fille. Il y avait beaucoup d’incompréhension de ma part de ce qu’est un enfant, son développement, et de comment répondre à ses besoins spécifiques. C’est pourquoi le thème « devenir mère, entre fantasme et réalité » m’a de suite interpellée. Dans mon histoire personnelle, ce « entre » avait juste la taille d’un fossé infranchissable !

 

Les débuts difficiles de mon devenir mère

Mon voyage initiatique dans la maternité a commencé il y a 13 ans et quelques mois, à la naissance de ma fille. À cette époque, pour moi, s’occuper de bébé signifiait le nourrir, le laver, le changer, vérifier qu’il n’a pas de fièvre ou autre souci médical, vérifier qu’il n’a ni trop chaud ni trop froid et soigner ses érythèmes fessiers !! C’est caricatural, mais je ne partais pas loin de cet état d’esprit. 

Que ne fut immense mon désarroi de constater que, malgré mes efforts pour bien faire, ma fille pleurait (fort !) très souvent, s’endormait difficilement dans mes bras et se réveillait presque aussitôt que je la couchais dans son lit. Comme je ne comprenais absolument pas d’où venait le problème, je me suis dit : « ben, elle est comme ça ! Il y a des enfants calmes et d’autres plus agités ! » Mais l’intensité de ses pleurs, pour ne pas dire ses hurlements, nous laissait mon entourage et moi-même, perplexes. 

J’aurais aimé vous dire que la situation s’est améliorée rapidement mais ça n’a pas été le cas. En grandissant, tant que certains de leurs besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, les enfants continuent de nous alerter. Le souci est que je n’avais pas le bon décodeur et les cris et les pleurs étaient devenus, pour moi, synonymes de caprices. Par ailleurs (et je ne m’en rendais pas compte à l’époque, c’était inconscient), j’interprétais tous ses pleurs comme l’expression d’une souffrance qu’il fallait apaiser. Tout était mélangé dans ma tête et je me suis retrouvée à accepter de faire ou de lui donner tout ce qu’elle voulait juste pour ne plus qu’elle pleure. 

Bon an mal an, le temps est passé. Elle est entrée en primaire et là un nouveau calvaire a commencé. À chaque fois que je devais l’emmener à l’école (c’est-à-dire 2 fois par jour !), elle freinait des quatre fers et on arrivait très souvent en retard à l’école sous le regard agacé de la directrice. Quand je la récupérais, on n’était pas arrivées à la maison qu’elle criait et pleurait dans la voiture, et cela quasiment à chaque fois…  Bref, je passais encore à côté de quelque chose sans le savoir ! 

 

Des étincelles de lumière 

Al hamdouliLah, à un moment donné Allah (SWT) m’a accordée la compréhension des choses et la possibilité de pouvoir mieux agir. Je parle de « moment » mais en réalité cette étape a été très progressive. Quand ma fille a eu 8 ans, Allah (SWT) m’a permis d’avoir les bons livres entre les mains et de croiser les bonnes personnes. Je suis intimement convaincue que sans la grâce d’Allah (SWT) j’aurais pu rester dans l’aveuglement toute ma vie. J’ai alors entendu parler de la parentalité positive, des livres et vidéos youtube d’Isabelle Filliozat, des ateliers Faber et Mazlish. J’entrais littéralement dans un monde nouveau, subhanaLah

Le défi maintenant consistait à déprogrammer mon logiciel (résultat de mon histoire familiale, de mon éducation et de bien d’autres choses) et d’installer un nouveau, celui de la parentalité bienveillante.

Cette période a duré quelques années et il y a eu des succès et aussi de nombreuses erreurs. Malgré tout, je suis restée déterminée car je sentais que c’était la bonne chose à faire. Ma fille et moi allions ensemble vers une meilleure relation, l’apaisement et l’entente mutuelle. J’ai appris à comprendre ma fille, à connaître sa personnalité et j’ai aussi appris à me connaître moi-même. Pour tout cela, je remercie Allah (SWT). L’épreuve était à la hauteur de l’importance des enseignements à en tirer. 

 

 

Quelques enseignements marquants 

Un des nombreux enseignements qui m’a permis d’avancer est le suivant : quand je suis devenue maman pour la première fois, j’étais souvent inquiète et angoissée et ma fille ressentait cet état négatif. Elle se sentait alors en insécurité. À posteriori, j’ai compris que ses pleurs voulaient dire : « maman tu as peur alors j’ai très peur aussi ». Elle était bien en souffrance mais je n’étais pas en mesure de répondre à son besoin fondamental de sécurité correctement. 

Lorsqu’elle était en primaire, son comportement voulait dire : « maman je ne me sens pas à l’aise dans cette classe, je ne trouve pas ma place parmi mes camarades. Toutes mes émotions sont trop fortes, je n’arrive pas à les gérer et ça me gêne pour être en lien avec les autres » ou en tout cas quelque chose comme ça !!

Le cheminement continue

Aujourd’hui, ma fille est adolescente et la situation est, comme attendu, délicate. C’est un nouveau challenge mais alhamdouliLah nous sommes désormais mieux armés pour y faire face. Il n’en reste pas moins que cette tranche de notre vie (comme d’autres) apportera aussi son lot d’épreuves et donc d’enseignements à en tirer. 

Meriem

Cet article a été écrit par Meriem, une formidable maman.

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1 commentaire

  1. Salam alaykoum

    Bravo à toi pour ta remise en question. AlhamdouliLlah comme tu le dis les épreuves sont choisies sur mesure par Dieu, Le Plus Aimant, et c’est après coup que l’on comprend ce qu’il fallait en tirer, et que l’on comprend qu’on aurait pas évolué sans elles.

    Qu’Allah te facilite la suite de l’éducation ainsi qu’à nous toutes et barakaLlahoufiki pour ton partage d’expérience !

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