Etre maman

Etre parent, ce n’est pas facile

Le sujet est large et on peut aller dans tous les sens alors j’ai choisi de l’axer sur trois points : 

  • être parent, c’est être livré à soi-même
  • être parent, c’est ne plus avoir de temps pour soi et enfin
  • être parent, c’est aussi aider un être à se construire et s’épanouir.

Jusqu’au moment fatidique de l’accouchement, on ne se doute pas de ce que c’est que d’être parent. Et dès la naissance, on le devient, le livret de famille nous l’impose : « mère : telle, père : tel, enfant : tel ». La société veut que légalement, nous désignons un responsable pour ce nouveau-né. Le parent n’a pas le temps de le devenir progressivement, on nous l’impose même si on n’a pas d’élan naturel vers cet enfant.

Avant cette consécration, on est loin de se douter de la difficulté d’assumer cette responsabilité, aussi bien physiquement que psychologiquement.

 

Être parent, c’est être livré à soi-même…

Chacun, suivant son histoire,  aura eu plus ou moins d’expérience avec les bébés.

Pour ma part, étant l’aînée d’une fratrie assez rapprochée, je n’avais pas connu à travers mon histoire, le maternage. J’ai vécu dans une famille nucléaire, chacun chez soi, avec pour seul modèle ma mère. L’histoire familiale va constituer dès les débuts de vie de l’enfant un facteur facilitant le rôle de parent qu’il sera plus tard… ou pas.

Aux premiers jours de vie de l’enfant, on suit notre instinct pour le nourrir et on est accompagné à l’hôpital pour les soins à lui prodiguer. Puis on retourne à la maison avec ce nourrisson et là, livré à nous-même, on va devoir s’occuper d’une vie.

Nous découvrons tout sur le tas : les nuits courtes entrecoupées par les poussées de croissance, l’apparition des premières dents, les pleurs à interpréter, les premiers rhumes et le protocole de mouchage, les appels au Samu lorsqu’il va mal. Bref, de quoi se faire pas mal de cheveux blancs…

À cette période, les prières à l’heure sont d’un autre temps, c’est plutôt le jeûne intermittent – pas le temps de manger – mais aussi, pas le temps de se laver, pas de temps pour soi. C’est tout pour lui.

 

Être parent, c’est ne plus avoir de temps pour soi, c’est aller vers l’épuisement progressif…

Puis le temps passe, son autonomie grandit et les premiers sons laissent place aux premiers mots. Progressivement, bébé gagne en mobilité et ses besoins évoluent.

On essaie de le stimuler par des jeux, des activités d’éveil, des sorties dans des espaces parents-enfants, et puis en parallèle, on vérifie sur Internet qu’il suit bien l’évolution classique : “ bébé à 4 mois, bébé à 6 mois “ … “Tiens, il devrait savoir faire cela à son âge”… La pression du résultat, celle de la société où la performance est vantée, et à travers cela, l’enfant et le parent jugés. En effet, en tant que parent, on n’échappe ni aux jugements, ni aux recommandations : « Tu devrais faire ceci plutôt que cela », avec plus ou moins de bienveillance.

La fatigue et l’épuisement s’installent progressivement mais il ne faut pas lâcher. Des premiers jeux de stimulation, on passe à la propreté et à la politesse dans la mesure du possible.

Toujours plus de vigilance avec les progrès de l’enfant et toujours plus de fatigue avec les jours qui passent. En gagnant en mobilité, il cherche à tout explorer, il faut être attentif aux prises, aux dessous de tables et aux coins, aux portes, aux sauts du canapé, autant d’éléments qui peuvent entraîner petits et grands « bobos ». A l’âge de deux ans, en courant dans le couloir, mon fils s’est ouvert la lèvre inférieure sur un coin de porte, il a eu droit à deux points de suture… On a beau être vigilant et protecteur, les accidents qui doivent arriver, arrivent.

 

Être parent, c’est aider un être à se construire et s’épanouir

Jusqu’à deux ans et demi voire trois ans , avec mon fils tout se passait plutôt bien. Après cela, il y a eu un tournant avec une affirmation de lui, de plus en plus intense, par des cris et des pleurs, pour exprimer sa volonté souvent contraire à la mienne. Cela a conduit à une ambiance électrique à la maison.

Tandis que l’éducation positive et bienveillante avec la validation  des neurosciences nous apprend que le cerveau de l’enfant n’est pas mature, qu’il ne sait pas gérer ses émotions, on se retrouve à culpabiliser de mettre un cadre à l’enfant.

Ne pas céder à sa colère, ni à toutes ses demandes nécessite de mobiliser une énergie importante aussi bien physique que psychologique. Le corps et l’esprit doivent être disposés à l’équilibre. Cela en théorie et rarement en pratique.

Malgré tout, on essaie toujours de maintenir le cap, de l’écouter, de l’encourager, en essayant de garder la bonne parole.

Être son support, faire en sorte qu’il sente et voit qu’on est là. Surtout quand ça ne va pas, le rassurer et l’étreindre avec tendresse. Un geste doux vaut plus que mille discours.

À travers mes enfants, j’ai grandi, mais j’ai aussi appris à soigner mon enfant intérieur; j’ai appris à prendre le temps et à écouter mes propres émotions.

Ils ont été une source d’épanouissement et de construction car à travers eux, un vide s’est comblé et une opportunité de marquer le temps m’a été donnée.

Finalement, nous grandissons avec et grâce à nos enfants.

Certes ce n’est pas facile car nous sommes seuls, épuisés et que la responsabilité est lourde, mais si nous œuvrons avec une bonne intention, les bénéfices se répercutent en premier lieu sur nous.

Hanen

Hanen est maman de deux enfants : un garçon âgé de bientôt 9 ans et une fille âgée de 7 ans.

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