Durant le mois de Ramadan, nous vous proposons une série de témoignages de mamans sur leur vécu de ce mois béni, soit en étant enceinte, soit en allaitant. La question qui revient souvent : qui a déjà fait le Ramadan en étant enceinte? En allaitant ? Avec des enfants en bas-âge ? Comment cela s’est-il passé ? Etc.
Chaque sœur a son vécu et les partages d’expérience sont cruciaux pour soit se motiver en réalisant que d’autres l’ont fait, soit se déculpabiliser en réalisant que d’autres ne l’ont pas fait, et par la même occasion, récolter de précieux conseils concernant ces différentes situations.
TÉMOIGNAGE Maman #2, Flora
As Salam Aleykoum,
Je vais partager avec vous une de mes expériences de Ramadan pendant mon deuxième allaitement.
Le Ramadan avait lieu en avril-mai et ma fille avait deux mois et demi.
Je commence les premiers jours de jeûne avec enthousiasme mais également incertitude par rapport à l’allaitement sachant que ma fille est encore petite. Certes la mise en place de la lactation est là, mais comme je souhaitais allaiter longtemps, je m’inquiétais : je savais par exemple que l’alternance biberon/allaitement pouvait fragiliser l’allaitement sur la durée. Au troisième jour, plusieurs signes classiques apparaissent : le sentiment de ne plus avoir de lait et un bébé qui tète sans arrêt comme s’il n’était jamais repu.
Je prends contact avec une sœur médecin qui me conseille souvent pour ces questions et de son point de vue les signes sont clairs. D’autant plus que je suis dans une période charnière : à la fois ma lactation est lancée mais le bébé est encore totalement dépendant de mon lait. Elle me rappelle alors que la rupture du jeûne est une facilité permise par Dieu, mais surtout qu’Il aime quand nous faisons bon usage de Ses facilités.
Pourtant je culpabilise, je ne veux pas rompre mon jeûne et je me sens en faute mais je dois me résigner. Au départ, je pense alterner mais il faudra au moins 3 jours pour que l’allaitement se remette à fonctionner normalement, ce qui me fait craindre un « épuisement » si je répète encore une fois le jeûne. J’en discute avec mon mari : pour lui l’allaitement est la priorité et nous souhaitons tous les deux qu’il dure le plus possible in shaa Allah.
Je dois donc rompre mon jeûne. Après quelques jours de tristesse où je me sens privée des bienfaits d’être un jeûneur pendant ce mois béni, je décide – pour compenser – d’augmenter mes « objectifs » d’adorations. J’augmente ma lecture quotidienne et je suis plus assidue au qiam al leil – la prière de la nuit – que lors de mes précédents Ramadans. Après une première semaine un peu en berne, par la grâce d’Allah je passe un mois intense en spiritualité et j’espère avoir pu retirer peut-être autant de bénéfice que si je jeûnais subhanAllah. Enfin, l’état dans lequel j’étais – me sentir coupable – à orienter mes invocations vers l’imploration de Son pardon.
Le sentiment d’échouer peut aussi nous rapprocher de Lui sans qui rien n’est possible !