Tout part d’une belle intention
On se dit souvent “oui, je sais qu’avoir un enfant c’est un cadeau de Dieu – Al wahhab – qui donne avec amour. Moi parent, je n’ai que la responsabilité de préserver sa fitra, de l’éduquer et de l’accompagner vers sa maturité et son autonomie”.
C’est une noble intention. Cependant, pour beaucoup d’entre nous, cette belle intention se transforme en réalité en une maîtrise de tout ! Je veux que mon enfant soit comme ci ou comme ça ! Qu’il fasse ci ou ça, qu’il devienne ci ou ça ! Je veux, je veux, je veux…
On peut vite tomber dans le piège de vouloir tout contrôler et cela se comprend. Nous vivons dans une société qui vend le rêve qu’on peut tout, que le pouvoir est en nous, qu’il suffit de le vouloir. En plus, elle nous fait croire que notre enfant est venu au monde parce qu’on l’a voulu, parce qu’on a choisi le moment de sa conception, parce qu’on a préparé sa naissance avec la plus grande attention ; elle nous fait même croire que c’est nous qui “faisons” l’enfant, donc soyons fous, on peut aussi contrôler ce qu’il deviendra !
Mais quel est mon pouvoir réel ? Quel est mon véritable impact sur lui ?
Si nous réfléchissons sérieusement, on se rend compte que peu de choses dépendent de nous. Nous ne sommes que de simples êtres humains qui essaient d’accompagner des petits êtres en devenir. En tant que croyant, on doit se souvenir qu’il y a une Volonté au-dessus de la nôtre, une Puissance au-dessus de nos petits moyens. Certes, nous avons le libre-arbitre mais rien ne s’accomplit sans la Volonté du Tout-Puissant.
Le travail pour nous, en tant que parent qui portons la foi en Dieu, se résume au final à nourrir notre conscience de Dieu dans tous nos gestes et nos intentions, et de faire l’effort dans les limites divines, dans la norme que Dieu a décrétée pour nous.
C’est aussi avoir la conviction que nous serons uniquement jugés sur l’effort que nous aurons déployé pour donner une bonne éducation à nos enfants. Dans une société qui se construit sur les illusions du Moi, on doit avoir l’humilité de se libérer de ses prétentions, de lâcher-prise sur le résultat et s’en remettre profondément à Dieu qui détient nos destins et ceux de nos enfants. Ce que mon enfant deviendra, le résultat qu’il sera appartient à Dieu.
Cette réflexion m’a inspirée ce modeste petit poème.
Ô mon enfant, mon ange
Ô mon enfant, je t’ai porté dans ma matrice mais c’est Dieu Le Créateur – Al khaliq – qui t’a crée à partir du néant
Ô mon enfant, je te materne mais c’est Dieu – Al Mou’Min – qui te sécurise
Ô mon enfant, je te soigne quand tu es malade mais c’est Dieu – Achafi – qui te guérit
Ô mon enfant, je te donne à manger quand tu as faim mais c’est Dieu – Arrazzaq – qui te nourrit
Ô mon enfant, je fais de mon mieux pour t’éduquer mais c’est Dieu – Arrab – qui t’éduque
Ô mon enfant, je t’accompagne dans la découverte du monde mais c’est Dieu – Al Alim – qui t’enseigne
Ô mon enfant, n’oublie pas que Dieu Celui qui observe – Arraqib – te surveille et te voit alors réfléchis avant d’agir
Ô mon enfant, j’aimerais tant te rendre heureux et serein mais c’est Dieu -Assalam- qui peut apaiser ton petit coeur
Ô mon enfant, mon ange, tu n’es pas à moi, tu appartiens au Roi -Al Malik- a qui appartiennent les cieux et la terre
Ô mon enfant, je n’ai pas peur pour toi quoi qu’il t’arrive, car je crois en Dieu -al Hakim- qui agit par sagesse pour ton bien, même si je ne le comprends pas toujours
Ô mon enfant, je t’exhorte mais c’est Dieu – Al Hadi – qui te guide
Ô mon enfant, que Dieu – Al Waddud, Arrahim – t’aime et te comble de Son amour
Amine.
Merci pour cette article et ce rappel… « nourrir notre conscience de Dieu dans tous nos gestes et nos intentions » : je crois que c’est ici le plus gros travail, vraiment pas facile quand on est « emporté » dans notre quotidien avec parfois (souvent) des moments moins facile que d’autres. Qu’Allah nous facilite dans notre « mission » de maman musulmane. Très joli poème machallah!!
Amine, qu’Allah nous facilite notre mission à toutes !
Oui les défis au quotidien avec nos enfants nous font parfois oublier nos belles intentions, mais faut pas lâcher ;-)!
Magnifique poème machaaLlah et très bon rappel !
Qu’Allah te récompense et nous permette de nous en souvenir.